Le quotidien « La Croix » a déclaré à l’occasion des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) et d’un sondage Opinion Way : « Les jeunes Français croient toujours autant. » Pour ma part, cela fait dix-neuf ans que je suis ici sur cette Terre et c’est autant d’années que j’ai passé sur le banc de nos églises, en France, comme à l’étranger.


J’ai expérimenté la foi chrétienne dans toute sa pluralité et sa diversité : des milieux de sensibilité protestante-évangélique principalement mais aussi des protestants-réformés ou encore des catholiques, des milieux de culture anglo-saxonne et d’autres de culture africaine, d’un style charismatique à un style plus traditionnel.

Je peux d’ailleurs l’affirmer, oui en effet je crois que les jeunes français croient toujours autant. Le contexte est peut-être moins flagrant que dans de nombreux autres pays du monde mais j’ai la conviction que cela est le cas. Seulement j’ai également la conviction que la nouvelle génération de chrétiens aspire à de nouvelles choses.

C’est ce que j’aimerais te partager aujourd’hui.

1. Un désir d’unité

Un des faits les plus marquants que je constate chez les jeunes chrétiens d’aujourd’hui, c’est leur aspiration à se réunir ensemble, peu importe leurs églises d’appartenance respective ou encore leur dénomination.

C’est un peu comme une manière de prendre le contre pieds sur les précédentes générations marquées par un terrible « combat de coqs ».

J’irais même jusqu’à dire qu’il existe une volonté œcuménique (pas partagée par tous certes) de se rassembler entre différentes branches du christianisme : chrétiens, catholiques, protestants et orthodoxes.
Pour ma part, je ne vous cache pas que c’est quelque chose qui me tient à cœur : former un seul corps, celui de l’Eglise (avec un grand E) du Christ. Je me rappelle de la prière de Jésus en personne relatée dans l’évangile de Jean :

« Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »

2. Un désir de sortir des murs de l’église

Ces dernières semaines, j’ai côtoyé différents mouvements d’évangélisation sur Paris. J’ai beaucoup appris d’eux et j’ai été touché de voir autant de jeunes semblables à moi animés par ce désir « d’occuper les rues » pour annoncer la bonne nouvelle en Jésus-Christ. C’est peut-être la plus grande tendance que j’observe dernièrement.

Je pense particulièrement au mouvement « The Last Reformation » crée par un certain Torben Søndergaard et traduisant une volonté de revenir à un christianisme dans son état primitif, plus simple et plus authentique tel que décrit dans le livre des Actes.

Ce mouvement reflète l’aspiration de beaucoup d’entre nous.

C’est l’expression d’une « révolte » face à un « christianisme du dimanche » qui s’est clôturé dans les murs d’un bâtiment.

(cf : mon article au sujet du « christianisme confortable »)

C’est l’aspiration a voir un Dieu vivant à l’extérieur d’un bâtiment : des conversions, des guérisons, des baptêmes…

3. Un désir de voir un leadership horizontal

Les dernières générations ont vu émerger des pasteurs dans un environnement cultuel et culturel où la personne qui apportait la parole tenait une place centrale. Nous avons tous en tête une figure très charismatique qui partage un message avec ferveur sur une belle estrade devant une assemblée remplie. Seulement j’ai comme l’impression que ma génération s’est lassée de cette architecture.

Il y a comme une remise en question d’un pasteur que certains verraient comme « en toute puissance ».

Je pense au contraire que la jeunesse désire un leadership horizontal dans le sens où les leaders se confondraient dans l’assemblée avec une certaine proximité.

Ils impliqueraient et délégueraient davantage. Ils se mettraient dans une position plus « vulnérable » et côtoieraient leurs paroissiens quotidiennement pour être plus proches de leurs préoccupations. C’est aussi une quête de démocratisation au sein de l’église.

C’est ouvrir le ministère et le service de Dieu à tous en prenant en compte leurs talents et leurs spécificités.

Pour conclure…

Ne me méprends pas, cet article n’a pas pour vocation de casser ou de critiquer le ministère de qui que ce soit.

Au contraire, j’aimerais remercier ces « pères spirituels » qui ont permis à la jeunesse d’aujourd’hui de profiter d’acquis : de leurs combats et de leurs victoires.

Cet article c’est avant tout une observation, presque sociologique, personnelle, un constat subjectif. Tu l’auras surement compris que les désirs que je mets en avant sont quand même très étroitement liés avec les miens.
La balle est maintenant dans notre camp.

Sois béni !