Notre identité est réduite à notre statut de consommateur. En tant que apprenti-publicitaire, j’ai bien compris que mon devoir était de changer la vie des gens à travers … des marques !
La société de consommation laisse au monde d’aujourd’hui et aux générations un bilan lourd. Des hommes désenchantés et une planète en danger.
Mais quel est le progrès que nous idéalisons tant ? Trop souvent aveuglés par des solutions placebo, les codes de la lutte environnementale, on était manipulés dans un but commercial… Une nouvelle fois !
Quelle civilisation laissons-nous à nos enfants ? Celle de la surconsommation et de l’insatisfaction ?
Nos vies tournent autour d’un seul objectif : faire de l’argent. Mais à quoi bon ? Nous avons fait de l’argent le centre de notre société. La clé de notre épanouissement.
Mais quel mérite avons-nous, face aux pays moins développés ? Nous consommons et nous jetons le surplus que nous empêchons les autres d’avoir.
Alors une seule solution demeure : changer. Changer ce n’est pas seulement manger quelques produits bio dans le mois ou partager une publication de WWF sur Facebook, ce n’est pas attendre que nos gouvernements se pavanent hypocritement aux sommets sur le climat. Croyez-moi j’y ai cru, mais en vain. Changer, c’est changer notre manière de voir l’écologie, l’économie, la démocratie, l’éducation et la vie.
La satisfaction et la reconnaissance, c’est une part de la solution. Mais quel intérêt pour les entreprises ? Car quand nous sommes satisfaits de ce que l’on a, nous ne présentons plus d’intérêt pour les grandes puissances financières.
Les problématiques environnementales sont loin d’être des problématiques isolées. Nous avons trop souvent tendance à les réduire. Il m’était impossible d’aborder ce sujet sans adresser une critique ouverte à la société de consommation dans sa globalité. Vous me direz peut être, et la publicité dans tout ça ? Et bien tout comme l’essence fait tourner une voiture, la publicité s’assure de faire perdurer la société de consommation.
Je n’ai que méfiance vis à vis des agences qui se disent « HumanKind » ou éthiques. Je ne pense pas que la publicité soit légitime pour incarner des messages sociétaux forts et ce, malgré sa volonté. La publicité n’a pour seul but que de faire consommer. Je pense que la publicité pourrait être mise sur le banc des accusés concernant la dégradation de notre planète.
La publicité a commis plus de torts que de bien et elle est directement coupable de la situation environnementale dans laquelle nous nous trouvons. Alors imaginer consacrer ma vie à cette dernière, comment vous dire… je passe mon tour, merci.
Ne vous méprenez pas, j’aime mes études, j’aime mon école, j’aime mes professeurs, je suis passionné par la communication, l’art et le marketing mais je crois qu’en tant que futur publicitaire, je dois arrêter de me voiler les yeux sur le monde dans lequel nous sommes.
La publicité n’a jamais amélioré la vie de quiconque, elle nous viole sans notre consentement.
Elle s’immisce dans notre monde dès nos premiers jours sur terre et nous envahit au quotidien. Elle nous dit qui nous sommes, ce que nous devons acheter, ce que nous devons croire, ce que nous devons penser. Elle monétise nos rapports aux autres, notre rapport à l’art, à la vie, au bonheur.
Cette réflexion m’a amené à regarder trois films : « Demain », « En Quête de Sens » et « La nature, le nouvel Eldorado de la finance ». Et croyez-moi, cela m’a amené à remettre en question tout ce que je pensais être juste et vrai. Ces lignes ne sont pas grand-chose de plus qu’une réflexion d’un jeune en quête de sens, de vérité et de directions pour son avenir. Loin d’être pessimiste, j’essaye d’être avant tout d’être réaliste vis-à-vis des prochains jours de mon existence.
Je crois qu’une nouvelle civilisation se dessine, celle d’un homme plus proche de la nature, sa source de vie. Celle d’un homme qui privilégie le bonheur au plaisir. Celle d’un homme qui arrête de servir l’argent mais qui se fait servir par l’argent. Celle d’un homme qui prend des distances par rapport à la frénésie du monde moderne pour se concentrer sur les choses essentielles. Les choses qui donnent du sens à nos vies. Les choses qui nous rendent heureux.
« Nous devons vivre plus simplement pour que d’autres puissent simplement vivre. »
– Gandhi
Laisser un commentaire