En écrivant les premières lignes de cet article, je suis conscient que son titre va complètement à l’opposé des mentalités dominantes dans nos églises ou même dans notre société. Pourtant ce titre, aussi simple et clair soit-il, révèle la plus grande leçon que j’ai apprise au cours des derniers mois.
L’activisme éreintant et la banalité heureuse
Au regard de l’année passée et de ses « trophées », je vois comment j’avais pris un certain goût pour l’adrénaline que provoque la course après la montre et après les succès. « Faire » était devenue synonyme de « s’accomplir », me poussant alors à saisir systématiquement tout ce qui pouvait se présenter à moi : un déplacement, un concours, un projet, un engagement, un événement et cela dans les sphères séculières, mais aussi et surtout, dans le monde chrétien.
La situation était qu’après chaque sommet, une descente vertigineuse m’attendait. Je ne trouvais aucune satisfaction dans la normalité de la vie, la routine. Pourtant, aujourd’hui, je le crois : « l’activisme » est une addiction destructrice qui déplait, comme toutes les autres, à Dieu. Dans la Bible, les Psaumes résument cette pensée ainsi :
« Le Seigneur n’a pas de goût pour les exploits du coureur, mais pour ceux qui le reconnaissent comme Dieu, pour ceux qui comptent sur sa bonté. »
En réalité, Dieu n’est pas tellement intéressé par ce que nous faisons mais plutôt par l’attitude avec laquelle nous la faisons. Mère Theresa, une personnalité connue pour son dévouement à l’égard des nécessiteux de Calcutta disait :
« Ce n’est pas ce que vous faites qui compte, mais c’est la dose d’amour que vous y mettez. »
Nous pouvons honorer Dieu dans tout ce que nous faisons : même dans les plus petites banalités de la vie !
Un « non » et un « oui » motivés par l’essentiel
Le livre « Une vie motivée par l’essentiel » de Rick Warren est porteur d’une idée que je crois existentielle et déterminante pour la suite de nos vies. Comme il le dit si bien :
« Le plus grand drame n’est pas de mourir, mais de vivre sans but. »
Nous avons tous besoin de trouver notre raison d’être, la raison pour laquelle Dieu, notre créateur nous a voulus individuellement. Souvent notre tendance à en faire trop est une réaction à une absence d’objectifs clairs et précis dans notre vie. Dans une société où les opportunités sont multiples et où nous sommes constamment sollicités, Rick souligne que :
« Il est impossible de faire tout ce que les autres vous demandent. Vous avez juste assez de temps pour accomplir la volonté de Dieu ! »
La Bible va dans le même sens et souligne que : « Il vaut mieux s’accorder un peu de repos que s’éreinter à un travail qui est une course après le vent. » De plus, l’activisme ne veut pas dire pour autant le rendement. Nous gagnons souvent plus à faire moins mais à le faire mieux !
Apprendre à dire « non » pour apprendre à dire pleinement « oui »
Dire « oui » à une personne, c’est en réalité dire « non » à une autre. Jésus disait « Que votre parole soit : oui, oui ; non, non ; car ce qui est de plus est mauvais. » Une réponse négative n’est jamais bien reçu par notre interlocuteur. Pourtant, c’est la seule manière de tenir nos engagements de manière responsable et de donner de la valeur à notre « oui ».
Cet article n’est ni l’apologie de la passivité et de l’inactivité, ni l’éloge du « non » à tout va. C’est l’éloge d’un « oui » sûr, ferme, intentionnel et responsable.
Trop souvent, en tant que chrétiens, nous pensons être les sauveurs du monde. Nous n’osons pas dire « non » car dans notre subconscient, nous pensons être indispensables à l’oeuvre de Dieu. Nous le sommes par sa volonté d’une certaine manière mais Dieu peut accomplir ses plans sans passer forcément par notre petite personne. De plus, nous nous mettons souvent dans une situation inconfortable, une situation de chute pour nous ou pour l’autre par crainte de prononcer ces trois lettres : « non ». Pour conclure, dire « non » c’est une manière de dire « oui » à Dieu. En effet, Lui portera le poids que nos épaules ne peuvent porter.
J’espère que cet article t’a encouragé à débuter une vie motivée par l’essentiel, même quand cela demande une certaine « sobriété heureuse » et exige des « non » nécessaires à la survie des « oui » pleins de sens !