À 21 ans, Hakeem Ahmad alias « Holy Keemy » a gravi les marches du prestigieux festival de Cannes. Vainqueur du prix du public au concours « Moteur ! », ce youtubeur francilien ambitionne le grand écran français. Rencontre avec un jeune chrétien qui a vraisemblablement décidé de vivre sa jeunesse autrement.
Salut Hakeem, peux-tu nous en dire un peu plus sur qui tu es et ton cheminement jusqu’au fameux tapis rouge ?
Salut Joseph ! Comme tu le disais, j’ai 21 ans et je me dirige vers une école d’audiovisuelle pour devenir plus tard acteur. Pour me rapprocher de mon objectif, ça fait maintenant un an que je poste des vidéos sur YouTube.
J’ai commencé par des vidéos « lifestyle », j’ai continué avec des courts métrages humoristiques et désormais je souhaite faire des vidéos poignantes qui délivrent un message fort. J’essaye de susciter l’émotion en traitant de sujets profonds.
Il y a quelques temps, j’ai trouvé un concours sur internet qui invitait les internautes à réaliser un court-métrage sur le thème des personnes qui nous inspirent. Par la grâce de Dieu, j’ai eu plus que ce que je ne pouvais imaginer en remportant le prix le plus prestigieux, celui du public. C’est grâce à une grande mobilisation collective, particulièrement sur Twitter que j’ai pu obtenir un grand nombre de vues sur YouTube.
Ça m’a fait chaud au cœur de voir que, même si c’était loin d’être gagné d’avance, j’ai réussi à monter en tête du classement dans les dernières heures en passant miraculeusement de 12 000 vues à 24 000 vues.
Je considère que cette victoire, ce n’est pas simplement la mienne mais c’est celle de toutes les personnes qui m’ont soutenu, particulièrement la « team holy ». J’ai pu ainsi aller à Cannes, marcher sur le tapis rouge, avoir de beaux contacts et donner des interviews comme avec BFM.
Justement, raconte-nous ton expérience ! Comment as-tu vécu le fait de côtoyer les grandes têtes d’affiche de ce monde ?
En arrivant à Cannes, il y avait en moi un mélange d’émotions telles que la joie, la peur mais aussi la méfiance. Même si c’est un festival très reconnu, il y a des choses parfois moins prestigieuses qui se cachent derrière. Je me rappelle avoir prié la nuit pour que Dieu puisse faire un travail en moi mais aussi à travers moi.
Au fond, je savais que si j’étais là-bas, c’était pour raison : être une lumière. Dans des sphères si sombres, c’était une opportunité à ne pas rater !
Au départ, l’idée du « tapis rouge » ne me faisait ni chaud ni froid. C’est après que, petit à petit, j’ai commencé à stresser en voyant les caméras, la foule, la musique… A tel point que quand ce fut notre tour de marcher, je suis resté littéralement figé. J’ai prié et je me suis concentré et d’un seul coup, j’étais rempli d’une joie immense ; il n’y a qu’à voir les photos, je souris bêtement. Sans parler que j’ai eu la chance de voir en personne un de mes acteurs préférés : Will Smith ! C’était incroyable !
Mais à ce moment-là, j’ai eu comme une révélation… Je me suis rendu compte que malgré le matraquage médiatique qui existe autour de lui, eh bien finalement ce n’est qu’un homme et que faire de lui une idole peut être dangereux.
Si Dieu n’était pas dans ma vie, je dois avouer que je ne sais pas comment j’aurais réagi. J’ai eu beaucoup de joie à rencontrer ces personnes mais pas au point de me transcender. Le principal pour moi, c’était la satisfaction de la réussite plus que le côté « V.I.P. ». Et puis, la gloire ne me revient pas, elle revient à Lui !
En parlant de Dieu, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours avec Lui ?
Mon parcours avec Dieu est… compliqué. Je ne suis pas d’un arrière-plan chrétien. Quand mes parents se sont convertis à Jésus dans des circonstances spectaculaires, je les ai simplement suivis. J’étais « chrétien » à travers eux. Je me posais néanmoins beaucoup de questions comme : « Est-ce le bon chemin vers Dieu ? ».
Mon problème c’était la religiosité, je voulais trop suivre une religion sans même prendre le temps de développer une véritable relation avec le Dieu que je priais. J’ai cheminé et Dieu m’a transformé.
Aujourd’hui, mon père est pasteur et je m’implique dans son église où je suis leader de jeunesse et également musicien. Je suis heureux car ma communion avec le Seigneur grandit de jour en jour. Malgré les aléas de la vie, je sais que si je m’occupe de Lui, Lui s’occupera de moi. Je suis convaincu que si je suis allé à Cannes c’est grâce à Dieu !
Aurais-tu des conseils à donner aux jeunes lecteurs qui souhaiteraient percer dans le cinéma ou même sur des sites comme YouTube ?
Dans le monde où l’on vit, il n’est pas facile de trouver des personnes qui vous soutiennent. Quel que soit le domaine où tu t’investis, mon conseil, c’est de ne jamais lâcher prise !
Toi, lecteur, ose, persévère et continue encore et encore. Vise haut et poursuis les rêves que Dieu a placés dans ton coeur.
Et puis, une des clés de la réussite, c’est aussi d’avoir une confiance totale et illimitée en Dieu et en ses promesses pour ta vie. Il veut le meilleur pour toi alors pourquoi t’inquiéter ? Après je pense qu’il est primordial d’être lucide.
Ces sphères-là, ce sont des terrains dangereux : soit tu influences les personnes, soit tu te fais influencer. Cependant, ne te décourage pas !
Il faut reconquérir ces « territoires volés » par l’ennemi ! L’essentiel, c’est de savoir prendre sa place sans se déconnecter de Dieu et de ses réalités éternelles.
Qu’est-ce que c’est pour toi « Vivre sa jeunesse autrement » ?
Ce que ce titre m’inspire, c’est vraiment vivre selon les principes de Dieu. Aujourd’hui, tout le monde vit de la même manière et particulièrement notre génération. On se suit tous et on fait tous la même chose comme des moutons. Du coup, pour moi vivre sa jeunesse autrement, c’est vraiment ouvrir les yeux sur ce qui se passe réellement dans ce monde.
C’est pouvoir discerner et être conscient des réalités d’aujourd’hui plutôt que de se fondre bêtement dans la masse et dans les évolutions du monde sans avoir du recul et un regard critique.
Pour finir, quels sont tes prochains projets ? Tes prochaines étapes ?
Après Cannes, j’avais peur que le feu des projecteurs s’estompe. Je sais que maintenant je dois persévérer dans les courts-métrages, particulièrement ceux qui délivrent un message édifiant. S’il y a une réelle volonté d’un ancrage biblique, il n’est pas toujours explicite car je veux me faire tout à tous. Ensuite, en septembre j’ai un casting avec une grande pointure du cinéma français.
Mon rêve, c’est de jouer un jour dans un film à la fois, touchant et chrétien mais sans être déconnecté du monde. Un film qui ferait réaliser aux gens qui nous entourent que c’est Jésus le seul chemin !
J’aimerais conclure en remerciant tout ce qui m’ont aidé et soutenu pour qu’aujourd’hui j’en arrive là où je suis.
Merci Hakeem ! Je te souhaite tout le meilleur aux côtés de Celui qui peut tout faire. À bientôt !