Nous vivons dans un monde bercé par des conceptions trompeuses du désir.
D’un côté, on entend qu’il faudrait assouvir ses désirs « à tout prix », de manière effrénée, et que là réside le bonheur. De l’autre, et notamment dans les milieux religieux, le désir est « diabolisé ». Être « spirituel » reviendrait à se détacher de tout envie, appétence, aspiration.
Ces perceptions antagonistes me semblent toutes deux être un déni de la beauté de notre humanité. Dans le second cas, on asphyxie le désir pour surtout, surtout, ne plus le ressentir. Dans le premier, on le comble si vite qu’on ne l’accueille pas véritablement.
Accueillir le désir sans chercher à le satisfaire à bon marché ni à l’étouffer, c’est accepter le manque qu’il révèle en nous. Sophia Kuby écrivait :
« Croyants ou non croyants, nous sommes constamment attirés par quelque chose qui n’est pas encore là, mais vers lequel notre cœur tend. »
Désir d’un amour authentique, désir d’un apaisement intérieur, désir d’une raison d’être, désir d’éternité.
Bien loin de m’éloigner de ma foi, j’ai compris au cours des dernières semaines que mes désirs sont en réalité un rappel quotidien salvateur. Rappel de ma quête d’un Éden perdu, d’une patrie étrangère à cette Terre, d’un Ciel dont j’ai un avant-goût ici-bas, mais que je savourerai que pleinement à l’avenir. J’ai fait mienne cette observation de saint Augustin, formulée il y a de nombreux siècles :
« Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi. »
Mes amis, j’en suis convaincu, nous gagnerions à prendre plus au sérieux nos désirs 🙏 Ne soyons pas trop facilement satisfaits, mais ayons l’audace et le courage de suivre nos désirs jusqu’au bout !