À 20 ans, Timothé Rosique aka « Nuwave » multiplie les milliers d’écoutes sur internet et les festivals branchés. En août, il partagera même la scène avec des stars internationales comme Flume et présentera son nouvel EP « Apologia ». Rencontre avec un jeune qui vit et partage sa foi autrement !
Salut Tim ! Tout d’abord, peux-tu nous en dire un peu plus sur qui tu es et ton parcours jusqu’à la « house music » ?
Salut Joseph ! Comme tu le disais, moi c’est Timothé, j’ai 20 ans et j’habite à Pau. Mes premiers pas avec la musique remontent à mon enfance bercée par l’activité de mon père, auteur-compositeur, et la passion de ma mère pour les sons phares des années 80. J’ai toujours aimé la musique dans toute sa variété : du classique à l’électro-clash.
Mon goût pour la house est venu plus tardivement, durant un voyage scolaire où je me suis pris une « claque » en visitant les paysages londoniens, la nuit tombée, avec dans mes écouteurs des artistes britanniques comme « Disclosure ». A ce moment, j’ai eu une profonde envie d’en faire à mon tour.
Seul problème, je n’avais aucune notion de musique ou de solfège ! J’ai alors appris en autodidacte, je faisais tout à l’oreille. L’aventure a réellement commencé à la suite d’une rencontre avec un ami qui était lui aussi passionné par ces sonorités méprisées à l’époque. Le projet « Nuwave » est alors né ! Au fil du temps, mon ami a eu des difficultés sur le plan personnel et j’ai décidé de continuer seul pour mener à bien ce que nous avions commencé. Les choses ont alors évolué très vite. Les sons que j’ai produits et publiés sur internet ont été relayés par beaucoup de DJ et régulièrement réutilisés dans les clubs. L’apogée, c’était sûrement une grosse date à l’Iboat à Bordeaux où j’ai partagé la scène avec Møme, une grande pointure du milieu.
L’attention qu’on me portait était grandissante, la foule de plus en plus nombreuse, mon agenda se remplissait, les propositions de managers se multipliaient et mon carnet d’adresse s’épaississait considérablement. Tout semblait aller pour le mieux… et pourtant quelque chose semblait me manquer cruellement.
Raconte-nous ! Tu semblais avoir tout ! Qu’est-ce qui te manquait tant ?
Dieu ! Si j’étais issu d’une famille chrétienne, j’ai pendant longtemps voulu faire cavalier seul. Il était plutôt une source de crainte pour moi car je côtoyais des soirées arrosées et mouvementées où cocaïne et drague s’enchainaient. Je dois dire que même si en apparence, j’aimais faire partie des cet univers, quand j’y étais réellement, je m’y sentais mal. Je me rappelle avoir prié une fois : « Seigneur, aide-moi ! J’ai envie de te suivre mais je suis plus attaché au monde qu’à toi. » J’étais esclave de beaucoup de choses comme la pornographie et mon ego que je nourrissais à travers mon public et l’attention qu’on me portait.
Dieu m’a percuté, le 7 novembre 2016, en me disant : « Si tu pars loin de moi, ça va être de plus en plus difficile de revenir près de moi ! »
J’ai eu alors un cœur repentant et j’ai tout mis au pied de la Croix : mes ambitions, mes rêves, mes succès mais aussi mes échecs, mes déceptions et mes addictions. Je me suis senti alors si léger ! J’ai pleuré comme jamais auparavant. Je n’étais plus le même, le changement était RADICAL ! J’ai été libéré de toutes mes addictions ! J’ai informé tous mes amis, mes contacts et mon staff de cette transformation et j’ai voulu annuler toutes les dates que je devais faire et les projets. J’ai tout refusé et sans aucun regret !
J’étais déçu de tout ce qui se cachait derrière la musique. J’ai mis alors mon projet de côté, en stand-by, mais Dieu n’avait pas dit son dernier mot !
Aujourd’hui, tu reviens sur le devant de la scène. Pourquoi ?
Malgré mes aprioris vis-à-vis de la sphère musicale, l’eau a coulé sous les ponts et le Seigneur m’a repris en me disant qu’il pouvait changer le mal en bien. Il m’a questionné ainsi :
« Si tu ne vas pas auprès de ces jeunes si éloignés de moi, dans les boites et dans les clubs, qui le fera ? »
Oui OK, c’est un combat mais je remets ça en permanence dans les mains du Seigneur car Il ne m’abandonne jamais. Je sais qu’il faut faire attention dans ce milieu car il y a le « malin » qui y rôde mais je prie pour que Dieu me donne la sagesse et le discernement pour veiller et ne pas tomber.
Le style musical n’a pas changé, c’est toujours de la house. Mais le message, lui, a profondément changé ! Je veux véhiculer l’amour de Jésus et sa capacité à transformer des vies comme la mienne.
ll y a tellement de jeunes qui ont besoin de Dieu, tellement d’âmes confuses. Mon désir, c’est que Dieu se serve de moi pour les atteindre ! Je veux que les personnes, que je côtoie, les artistes et les spectateurs soient touchés par le Seigneur. Je partagerai l’affiche des plages électroniques à Cannes, début août aux côtés de Flume, Paul Kaklbrenner, Darius et bien d’autres ! Je suis très heureux que le Seigneur ait ouvert cette porte énorme et je suis vraiment honoré d’être aux côtés de si grands noms. Après, je ne me mets pas trop de pression. C’est plus des âmes à sauver que des stars à idolâtrer ! Ma véritable appréhension, je dirais, c’est de savoir comment mon public va réagir au nom de « Jésus », ce nom qui dérange parfois tant… Lui-même savait qu’il serait vecteur de divisions (Matthieu 10:35). Si je ne doute pas que certains seront réfractaires, mon espoir est d’atteindre les autres : les curieux !
Pour toi, c’est quoi vivre sa jeunesse autrement ?
Pour moi, vivre sa jeunesse autrement, c’est être différent et le montrer aux autres. Pas dans une optique de s’élever mais au contraire de s’abaisser pour ainsi témoigner de l’humilité que Dieu nous donne. C’est aussi, après avoir reçu de Dieu qui n’est pas un distributeur, savoir redonner à son tour aux autres.
Bref, je dirais, vivre sa jeunesse autrement c’est devenir acteur et non pas spectateur de sa foi, de sa vie chrétienne !
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes chrétiens qui souhaitent eux aussi percer dans ces sphères ?
J’ai deux conseils à donner qui me concernent aussi. Tout d’abord : il faut toujours se rappeler pour qui on le fait et pourquoi on le fait ! Avec les moments d’euphories, les succès, on peut vite tomber dans le panneau de l’orgueil. Il faut véritablement veiller ! Ensuite, faire attention de ne pas tomber dans l’activisme. C’est à dire ? Vouloir faire beaucoup pour le Seigneur mais oublier sa relation avec Lui.
Comme tu dirais, Dieu est plus intéressé par ce qu’il fait en nous que par ce qu’Il fait à travers nous !
Merci Timothé et bon courage pour la suite !
Pour plus d’infos au sujet de Nuwave, tu peux consulter son soundcloud : soundcloud.com/nuwavemusic ou bien son facebook : www.facebook.com/nuwavesounds.