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Fratoun : « On ne peut pas vivre notre foi de manière tiède »

Les Guetteurs forment un groupe de reggae qui a choisi de placer Dieu au centre de sa musique. Après le prix de révélation de l’année aux Angels Music Awards en 2015, le groupe revient sur la scène avec un nouvel album « Tatoué ». Rencontre avec Fratoun, le jeune leader et fondateur du groupe de 22 ans.


Salut Fratoun ! Tout d’abord, pourquoi as-tu souhaiter créer ce groupe ?

Je suis issu d’une famille chrétienne, catholique. J’allais souvent à la messe mais plutôt par tradition, histoire de suivre les pas de mes parents. Les choses ont changé à l’âge de 12 ans, lorsque, dans une veillée de prière, je me suis senti personnellement touché par Dieu. J’ai expérimenté sa présence et beaucoup d’amour et j’ai reçu cette envie de le transmettre. Comme je grattais la guitare depuis quelques mois et mon frère de la batterie, on s’est dit qu’on allait créer un groupe de reggae. On en écoutait beaucoup et ça nous inspirait. Je crois que Dieu fait avec qui nous sommes : nos talents, nos centres d’intérêts et notre style.

On a choisi le nom des « guetteurs » car être un guetteur, c’est la vocation de tout chrétien. C’est la vie de celui qui tente de percevoir l’espoir chaque jour et qui guette le retour de Jésus annoncé dans la Bible.


Est-ce important pour toi de rappeler les inspirations bibliques du reggae ?

Le reggae est une musique extrêmement profonde. Même si il y a parfois quelques chansons d’amour, ça va bien au-delà : c’est avant tout spirituel et revendicatif ! Il y a cette idée d’un homme qui demande quelque chose à Dieu.

Dans le mouvement rastafari, ils avaient pour habitude de méditer sur des textes bibliques.

C’était souvent des psaumes de l’Ancien Testament et ils en faisaient des chansons. Bob Marley, l’exemple incarné de cette culture, s’est lui-même beaucoup inspiré, à sa manière, de la Bible. Nous retrouvons souvent l’image d’un l’affrontement entre Zion, la Jérusalem céleste et Babylone, la ville du vice. Ces inspirations, je les utilise car j’aime beaucoup le ton des livres prophétiques comme Esaïe ou encore Jérémie. Ces personnes confient au Seigneur leurs faiblesses et vont pouvoir accomplir de grandes choses malgré celles-ci.

À la lumière de leur vécu, on peut dire que quelqu’un de fort, c’est avant tout une personne qui reconnait ses faiblesses.


Cherches-tu à briser les aprioris qui peuvent exister sur les chrétiens ?

Ce n’est pas mon but principal. Si on peut briser des idées reçues, c’est super ! Après, il ne faut pas que ça devienne l’unique raison.

Si c’est juste pour montrer qu’on est jeune et cool, il y a quelque chose qui ne va pas. Notre but n’est pas d’être à la mode ou d’être « branchés ».

On fait ça avec l’envie et avec le coeur. Si je parle de Dieu en jouant de la musique, c’est parce que c’est de cette manière que je vois ma vie. Je pense par ailleurs qu’il faut être borné aujourd’hui pour croire que les chrétiens n’ont pas évolué. Les choses ont changé.


Dans la chanson « Exodus », tu as souhaité faire entendre la voix des chrétiens d’Orient. Pourquoi ?

J’ai écris cette chanson en 2014 à la suite d’un documentaire frappant. Je crois que le sort de ces gens est bouleversant : il nous met face à nos responsabilités de chrétiens.

On ne peut pas vivre notre foi de manière tiède à partir du moment où l’on sait que certains meurent à cause d’elle.

Ces chrétiens nous donnent une leçon de vigueur et d’audace. C’est aussi pour ça que notre dernier album s’appelle « Tatoué ». Il fait référence au passage de la chanson« Exodus » où je chante :

« J’ai tatoué ton nom sur mon bras droit pour me rappeler que lorsque je mourrai, c’est par toi que je suis né. »

Je me suis inspiré de ce documentaire où ils ont interviewé un gars qui avait une croix tatouée et qui disait : «  A ceux qui trouveront mon corps après ma mort, ils sauront que j’ai été tué parce que j’étais chrétien. » J’ai été touché car j’ai moi même pu les visiter en Irak. On peut dire qu’ils ont la foi tatouée littéralement sur le corps. Cette idée de nom me plaisait aussi car il y a un côté indélébile, un peu comme les souffrances, les peines et les joies gravées en nous. C’est aussi une référence à ce verset qui dit que notre nom est tatoué dans la paume de Sa main.


Pour conclure, pour toi, c’est quoi « vivre sa jeunesse autrement » ?

Pour moi, vivre sa jeunesse autrement, c’est avant tout être honnête avec soi-même : être vrai et conscient de ses qualités ainsi que de ses défauts. C’est aussi garder espoir dans une période où le désespoir a tendance à régner. Au-delà des aléas de la vie, avec Christ à nos cotés, nous avons cette ferme assurance que demain sera un jour meilleur. On a cette promesse que, même dans les difficultés, tout concourt pour notre bien.

Je crois qu’à partir du moment où l’on suit les pas de Jésus, on vit forcément sa jeunesse d’une manière assez spéciale et différente.

Parfois, nos amis seront surpris mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils sont avant tout curieux. J’aimerais terminer en disant aux lecteurs : ne faites surtout pas comme les autres ! Oui, il est important de s’inspirer et de trouver des modèles mais n’essayez pas de copier, trouvez plutôt votre voie !


Merci Fratoun ! A très vite je l’espère !

Pour plus d’infos au sujet de Fratoun et des Guetteurs, tu peux consulter leur site internet : lesguetteurs.com ou leur page facebook.

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